Mes tarifs ne sont pas des chiffres lancés par hasard, ils ne sont pas ajustés selon ma compétition, ils sont ce qu’ils sont. Lorsque l’on démarre sa petite entreprise en solo, on fait des recherches, on pose des questions, bref on veut comprendre dans quoi on s’embarque. Depuis l’université je savais que je voulais être à mon compte. Cette idée de bâtir quelque chose qui me représente me plaisait beaucoup. J’ai suivi un cours afin de comprendre mieux cette réalité et ça n’a que confirmé mon envie de devenir travailleur autonome. À la fin de mon Bac, j’ai continué à peaufiner mon art. Je vendais des aquarelles sous forme de carte ou bien sur commande. En 2015 j’ai eu un gros changement de carrière et c’est là que tout s’est clarifié : la photo ! Plus encore, la photo pour animaux de compagnie. Alors je suis retourné faire un cours pour entrepreneurs pour me rafraîchir la mémoire et bâtir un plan d’affaires, du sérieux quoi !
150$ pour 1h de séance ça peut paraître cher, mais ça ne l’est pas!
Le temps : Pour une séance de 1h, je discute environ 30 minutes par téléphone ou à mon studio avec la famille afin de mieux cibler leurs attentes et connaître mon futur modèle. La séance dure entre 1h et 1h30 dépendant des pauses que l’on prend ou le temps de déplacement entre les spots choisis. Une fois devant mon ordinateur, je fais un tri des meilleures photos en 3 étapes pour passer de 500 photos à 40 photos. Dernière rencontre, en personne à mon studio, on choisit les photos ensemble, le tout prend entre 30 minutes et 1h. Ce n’est pas encore terminé pour moi. Une fois les photos choisies, je dois faire les dernières retouches photos, tel que le retrait de la laisse et d’autres retouches pour perfectionner l’image. Si la famille a choisi des impressions, il me reste alors à préparer le fichier pour l’envoyer à l’imprimeur et la récupération des impressions.
Alors, si on regarde ça de plus loin, je passe en moyenne entre 3h et 5h pour une séance photo d’une heure.
Ce n’est pas tout…dans mon tarif je dois aussi tenir compte des dépenses de mon auto, de mon matériel photo ( appareil, lentille, studio) à entretenir et renouveler, de mon ordinateur et des licences de logiciel. On ajoute aussi les dépenses reliées à mon studio dans la maison et les déductions. Comme travailleur automne, on doit payer la partie employée et employeur de la RRQ.
Étant donné que les dépenses lors de la rencontre après séance varient pour chaque famille, je ne peux pas me permettre de compter sur ces revenus pour les dépenses importantes mentionnées plus haut. Alors ces revenues vont dans la catégorie épargne et dépenses personnelle comme la maison. Il me faut bien des sous pour mes vieux jours, des vacances et surtout accumuler un certain montant dans un fond d’urgence. Ce fond existe pour les »au cas ou » et les périodes de vache maigre.
On m’a toujours dit qu’un travailleur automne devrait avoir suffisamment d’argent dans son fond d’urgence pour tenir 3 mois … À ce jour, je n’en connais pas qui ont pour 3 mois dans ce compte !
Donc, si vous avez entièrement lu cet article, vous comprenez peut-être plus la réalité de photographe et pourquoi ça peut sembler si cher à première vue. On ne devient pas entrepreneur parce que l’on veut être riche, mais plutôt parce que l’on est passionnée de notre métier. Même si mes revenus sont modestes, je suis bien plus heureuse que je ne l’ai été en travaillant pour une grosse entreprise. Cette sensation de donner du bonheur aux gens lorsqu’ils voient leurs photos et bâtir une entreprise qui représente mes valeurs m’apporte un grand bien-être.